Marie-Josée

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Deux ans en France octobre 29, 2013

Filed under: Séjour en France — mariejolem @ 2:44

Deux ans en France se sont écoulées,

Des fleurs, en avril, ont poussées,

De la neige, aux sommets, est tombée,

Des gens nombreux rencontrés

De l’accent quand je parle? je l’ai adapté

Des ronds points, j’ai arrêté des compter

Du scooter en ville, même en petite robe j’ai osé

Des villes en étoile, à ne plus s’y repérer

De l’information? il faut savoir se débrouiller

De l’adaptation, plus qu’imaginé

De l’écriture, j’ai progressé

De la percussion corporelle, j’ai rythmée

Du pilates, j’en ai mangé

De la danse tango, j’en ai bavé

De la féminité, j’en ai gagné

Du ski dans la poudreuse, j’ai flottée

Du ski dans les Alpes, parfois d’effroi, j’ai profité

De la famille, de nouveaux liens créés

Des châteaux, sur l’histoire j’ai marché

De la Bourgogne, tout de suite aimée

De la via ferrata, à en rester bouche bée

Du yoga pré-natal, jamais je n’oublierai

Du chant brésilien, je me suis laissée aller

De l’administration française, j’en suis frustrée

De la randonnée, je me suis émerveillée

De l’escalade, à s’en écorcher les pieds

Du surf sur l’océan, à recommencer

Du vélo au travers des vignes, des marais, des villages, des collines et et et

De la vie de famille, nous l’avons créée

De la vie de couple, nous avons évolué

D’être maman, le plus beau cadeau rêvé

Des amis, ma définition a changé

De la méditation, toujours à continuer

Des marchés, que du bon à manger

Des restaurants, comme je me suis régalée!

De retour au Québec, la France va me manquer…

 

« Je me souviens » à la Georges Perec mars 9, 2013

Filed under: Pensées du jour — mariejolem @ 5:59

Je me souviens de la crise du verglas du Québec

Je me souviens de mon père ajoutant une couverture sur mon lit et allumant le feu de foyer lors d’une panne d’électricité en pleine nuit.

Je me souviens des chansons que ma mère chantait dans l’entrée de nos chambres pour nous endormir tous les 3.

Je me souviens de chaque moment : du travail, de l’accouchement et de l’arrivée de Siméon

Je me souviens des feuilles d’automne rouges, oranges et jaunes ramassées en me rendant au travail.

Je me souviens des soirs en camping où Marc nous apprenait les constellations d’étoiles.

Je me souviens des expéditions en canot-camping avec les scouts.

Je me souviens d’une journée à faire des bonhommes de neige et sauter dans la poudreuse avec mes amies.

Je me souviens des bains de neige du Carnaval de Québec.

Je me souviens de ma minuscule chambre de résidence à l’université.

Je me souviens des sous-sols de maison aménagés où j’ai habité avec une bonne amie et des colocataires bizarres pendant plusieurs années d’université.

Je me souviens des soirées chaudes de danse latine.

Je me souviens de l’odeur du pain frais en me réveillant chez ma mère.

Je me souviens du sucre que l’on mettait dans nos céréales Corn Flakes.

Je me souviens de ma première écorchure en sang, au coude, en tombant sur la céramique fraichement posée dans la cuisine.

Je me souviens de tout ce temps passé à faire des casse-tête en écoutant la radio.

Je me souviens des cassettes de musique où j’enregistrais mes morceaux préférés.

Je me souviens du groupe de méditation de mon père pratiquant à la chandelle dans le sous-sol.

Je me souviens de mon premier baiser.

Je me souviens du vent qui souffle et qui se bat contre moi dans le parc derrière la maison de mon père.

Je me souviens de mon angoisse de ne pas me faire remarquer dans les classes d’école.

Je me souviens de l’odeur de la poudre de talc dans les cours de gymnastique.

Je me souviens du tintement d’une barre de métal au plafond du gymnase de l’école lors d’un tremblement de terre.

Je me souviens de la découverte de nombreuses abeilles, de leur nid, des piqûres et de ma fuite, dans la cour de la maison.

Je me souviens de la découverte d’une souris morte sous ma tignasse de cheveux en me réveillant un matin.

Je me souviens de l’attente de la crème molle, assise sagement sur un banc avec mes camarades.

Je me souviens des sorties pour aller voir les têtards au Mont St-Bruno.

Je me souviens des semaines de camping, passés en famille à tous les étés.

Je me souviens de l’odeur des feuilles mortes dans la forêt en automne.

Je me souviens de ma boîte à surprise.

Je me souviens de mon câlinours bleu, presque aussi gros que moi.

 

Calligramme

Filed under: Pensées du jour — mariejolem @ 5:56

Pour faire suite à mon atelier d’écriture, voici un petit calligramme que j’ai écrit…

Calligramme souris

Fine, discrète,

je me faufile,

je me cache.

 

Je suis pourtant là,

toute petite,

derrière les murs,

dans les armoires,

sous les matelas.

 

Je n’ai qu’à

tendre l’oreille

pour entendre

vos pas de géants.

 

Je vous vois,

vous regarde,

sent,

attendant pour

grignoter.

 

Un peu de politique, c’est pas méchant! juillet 13, 2012

Filed under: Été 2012,Séjour en France — mariejolem @ 5:08

Bonjour à tous,

Il y a bien longtemps que je vous ai écrit sur la France, il s’en est passé des choses depuis… Par où commencer?

Tout d’abord, il y a eu les élections présidentielles en France. Je ne peux pas vous écrire sans parler de cet événement. Ici, tout le monde en a discuté pendant des mois! Moi, qui habituellement n’aime pas particulièrement m’avancer sur ce genre de sujet, j’ai trouvé ça assez intéressant de suivre la campagne. Il y a eu le premier tour, où toute personne qui réussit à obtenir 500 signatures de différents maires soutire le droit d’être candidat. 10 se sont présentés et ont fait leur publicité du mieux qu’ils pouvaient. Ensuite, après que les citoyens eussent votés, les deux candidats qui ont retenus le plus de voix sont passés au second tour. Au deuxième tour, Nicolas Sarkozy (Union pour un Mouvement Populaire) et François Hollande (Parti Socialiste) sont arrivés finalistes et finalement Hollande l’a remporté.

Durant toute la campagne, j’ai regardé plusieurs entrevues avec les médias et j’ai été littéralement outrée par l’attitude de beaucoup de journalistes envers les petits candidats. Parfois, certains débutaient leur entrevue sans même dire bonjour ou bienvenu, mais en attaquant directement la personne sur un sujet plus « chaud », plus controversé. Ils laissaient à peine de la place à leur interlocuteur pour répondre et enchainaient avec une autre question de façon aussi agressive. Il était difficile de se faire une idée claire du candidat sans être influencé par l’attitude négative du journaliste. Seuls les « gros candidats » (UMP et PS), ceux des plus gros partis, les plus connus et qui ont plus de chance d’être élu, avaient droit à un certain respect. Est-ce parce que ces derniers avaient plus le tour de parler et de tourner le sujet en leur faveur? Il est vrai que certains démontraient beaucoup de facilité à embellir leurs discours et à tourner les questions à leur avantage, sans approfondir et parfois sans vraiment répondre à la question posée. (De façon générale, devant un auditoire, les français aiment bien faire de longs discours avec des belles phrases bien choisies. Ce n’est pas toujours évident à suivre d’ailleurs. Ça m’arrive souvent de me demander : « Mais où est-ce qu’il veut en venir? »). Ceux qui répondaient avec le plus de détails se sont souvent fait démolir par les médias sur leurs idées nouvelles qui parfois semblaient extravagantes. Il faut dire aussi qu’il était parfois difficile de bien comprendre toutes les explications de certains, tellement leurs discours étaient remplis de notions complexes. Mais, leurs a t’ont vraiment laissé la chance d’expliquer leur point de vue? À mon avis, pas souvent. Pour connaître réellement chaque candidat, sans se laisser emporter par la vague populaire des médias, il fallait prendre le temps de lire les programmes de chacun. Ce que j’avoue, malgré avoir beaucoup plus de temps libre que la majorité des gens, n’avoir pas fait. J’ai tout de même pris le temps de regarder plusieurs reportages ce qui a favorisé ma compréhension de plusieurs aspects politiques. Les nombreuses discussions avec les gens que je fréquentais m’ont aussi beaucoup aidé. Je dois dire que ça a été le premier sujet de conversation de tous les français que j’ai croisé durant cette période. C’est impressionnant de voir que la majorité des gens ici s’y intéressent et ont souvent du plaisir à discuter et argumenter sur leur choix de parti. Je réalise aussi de plus en plus qu’il y a beaucoup de choses au niveau politique qui est interdépendant de ce qui se passe au niveau international. Alors souhaitons bonne chance au nouveau président français, qui malgré toutes ses bonnes intentions, aura certainement du mal à tenir toutes ses promesses.

Bref, je termine cette section politique en enchaînant avec des sujets plus joyeux! L’été et le beau temps sont bels et bien arrivés! Les fleurs se multiplient de partout, c’est tout simplement magnifique! Dans la cour des gens, on voit souvent des rosiers, et je vous jure que je n’avais jamais vu de roses aussi grosses (souvent autour de 15 cm de diamètre). Mon copain et moi avons fait un potager dans des gros bacs à fleurs sur notre terrasse et nos plants sont gigantesques, tout ici me semble pousser avec plus de vitesse et d’ardeur.  Mes haricots sont déjà prêts à être mangés, j’ai déjà plusieurs tomates vertes qui ne demandent qu’à rougir et j’ai déjà commencé à manger quelques feuilles de laitue. J’ai l’impression de ne pas avoir vu le printemps passer tellement le beau temps est arrivé rapidement. Il faut croire que cette saison est très fertile en France cette année!

En vous souhaitant à tous un bel été et de belles vacances remplies de découvertes!

À bientôt!

Marie-Josée

 

Hier, aujourd’hui, demain Mai 11, 2012

Filed under: Pensées du jour — mariejolem @ 2:46

Depuis février, je fais des ateliers d’écriture où je travaille différents styles et différents sujets proposés par la personne qui donne le cours. Je trouve ça vraiment intéressant et je me suis dite que je pourrais écrire quelques uns de mes articles sur mon blog. Alors avis aux intéressés en voici un premier où l’on a travaillé les structures inductrices (forme de poème où l’on répète un mot ou un groupe de mots).

 

Hier j’étais très petite
Aujourd’hui je suis un peu plus grande
Demain je serai petite mais mon âme grande

Hier j’attendais l’autobus
Aujourd’hui je conduis ma voiture
Demain j’espère prendre mon vélo

Hier je comptais mes sous
Aujourd’hui j’emprunte et dépense
Demain, je n’ose pas y penser

Hier j’aimais beaucoup courir
Aujourd’hui je savoure la lenteur
Demain j’aurai la vitesse moyenne

Hier je rêvais de voyage
Aujourd’hui je cherche ma maison
Demain je rêverai de changement

Hier je souhaitais vieillir
Aujourd’hui je profite peu de mon âge
Demain j’envierai la jeunesse

 

Un temps d’arrêt, c’est toujours bon! janvier 27, 2012

Filed under: Hiver 2012,Séjour en France — mariejolem @ 8:33

Salut à tous, voici un article que j’ai écrit pour l’Osmose, journal hebdomadaire du centre de réadapation de l’estrie (CRE). Voici d’ailleurs le lien: www.osmosecre.wordpress.com

« Déjà le temps d’une nouvelle chronique, il me semble que peu de temps s’est écoulé depuis la dernière fois que je vous ai écrit et j’avoue m’être demandé combien dans les plus de 200 employés du CRE, prennent le temps de lire l’Osmose jusqu’au bout et mes textes par le fait même… C’est vrai qu’ils sont longs, il est vrai que moi aussi lorsque je travaillais au CRE je ne prenais pas le temps de lire l’Osmose à tous les mois, parce que je considérais que j’avais des personnes plus importantes à m’occuper, mes usagers. J’avoue que si je calcule toutes les heures cumulées dans une semaine, je donnais la majeure partie de mon temps à m’occuper des autres, à leur bien-être et beaucoup moins à penser à moi. Maintenant, je regarde Sylvain travailler entre 60 et 70 heures par semaine comme docteur assistant-chef, à donner des soins tous les jours, à se préoccuper de ses patients même dans ses temps de repos, à superviser les internes et à les diriger, à enseigner des cours aux kinésithérapeutes de l’université, bref à se préoccuper constamment des autres. À la fin de la journée, il n’a qu’un besoin, se préoccuper de lui-même, seul, et surtout de ne pas avoir à prendre de décision. Même ses amis se plaignent de ne plus le voir. Lors de ses fins de semaine où il ne travaille pas, je le sens préoccupé, il a toujours une pensée vers ses patient, est-ce qu’il a bien fait, est-ce qu’il ne devrait pas faire autrement, est-ce que ses chefs le trouvent compétents, est-ce que la personne va vraiment être mieux lundi, etc. Il me fait penser à moi, quand je travaillais à temps plein au Québec. Et là, aujourd’hui, je suis complètement à l’opposé, je fais presqu’exclusivement des activités pour me faire plaisir à moi. J’ai recommencé à coudre, à cuisiner, à écrire, je vais marcher ou faire du ski quand il fait beau soleil, j’ai même commencé des ateliers d’écriture et des cours de percussion corporelle. Je devrais être comblée, moi qui ai toujours dit que je ne prenais pas assez de temps pour moi! Hélas non, je ne peux m’empêcher d’envier mon copain, le travail de physiothérapeute me manque, principalement pour le bonheur de sentir que j’apporte quelque chose à l’autre, que j’aide la personne à avancer dans sa réadaptation. Je ne suis pas prête toutefois à faire 60 heures par semaine et je considère maintenant que l’équilibre entre s’occuper des autres et de soi-même est important. Et même encore plus au travers d’une même journée.

En France, j’ai remarqué qu’ils prennent plusieurs temps d’arrêt, des moments de rencontres sociales, pris à des temps définis dans la journée de travail. Par exemple, le matin, quand j’étais réceptionniste au Parc Naturel de Chartreuse, la majorité des employés arrivaient vers 8h30 pour prendre le café ensemble, tous regroupés autour du bureau d’accueil. À 9h00, après avoir fait leur « social », ils partaient travailler chacun de leur côté jusqu’à l’heure du déjeuner. Le repas du midi étant le plus important de la journée, l’employeur nous donnait le droit de prendre jusqu’à une durée de 1h30 située entre 12h et 14h. Et pour la majorité, pas question de prendre 30 minutes, ou encore moins de manger sur le coin de leur bureau (ils le faisaient de temps en temps, mais vraiment si c’était absolument nécessaire). Et avant de reprendre le travail, le café avec les collègues les attendait encore, parfois, lors de journées ensoleillées, sur la terrasse du Café du coin ou encore une fois autour de la réception. C’est vrai que la journée de travail se terminait plus tard (généralement autour de 17h30 à 18h30), mais je dois avouer qu’après 1h30 de temps de repos, je me sentais nettement plus efficace et je ne voyais pas le temps passer jusqu’à 18h. Le fait d’avoir eu le temps de socialiser aussi est vraiment gratifiant dans une journée, je rentrais chez moi satisfaite d’avoir pris des nouvelles de mes collègues de travail et d’avoir fait connaissance avec de nouveaux visages, sans me sentir coupable de m’être arrêté dans ma journée de travail. Je ne sais pas si c’est vraiment possible de reproduire plusieurs temps d’arrêt sociaux dans un contexte de soin de santé, en sachant que nos heures de thérapies sont souvent définies et peu malléables. Même en France, le travail à l’hôpital semble bien axé sur la productivité, où parfois la vie de la personne en dépend. Toutefois, il faut bien manger sur l’heure du midi, alors pourquoi ne pas en profiter pour prendre une heure de temps social, pour laisser de côté notre travail et s’intéresser à nos collègues, à leurs vies, à apprendre à les connaître plus? En tout cas moi je compte bien m’y mettre à mon retour et n’hésitez pas à me le rappeler si vous me voyez ruminer pendant mon heure de dîner!

Au plaisir d’avoir de vos nouvelles!

Marie-Josée »

 

De belles découvertes! janvier 19, 2012

Filed under: Hiver 2012,Séjour en France — mariejolem @ 4:23

Le temps passe, les vacances des fêtes sont déjà terminées et l’hiver est enfin arrivé. L’hiver ici, ça ne veut pas dire que tout devient blanc et que la température reste sous les zéros degrés Celsius. Dans la vallée, la neige reste rarement au sol, il faut grimper à plus de 1000 mètres d’altitude pour voir des paysages enneigés. Il fait tout de même froid, un froid parfois si humide que même si le thermomètre indique -3 degré, il est plus désagréable de se promener à l’extérieur que s’il faisait un -20 degré sec. J’ai parfois l’impression que le froid pénètre jusque dans mes os et me refroidi de l’intérieur. Par chance, le soleil, souvent présent dernièrement, réchauffe rapidement l’environnement nous permettant même parfois de prendre le déjeuner (dîner en québécois) à l’extérieur.  Je m’étonne constamment que l’herbe dans la vallée reste d’un vert éclatant, comme les premières poussées du printemps au Québec. Il ne fait pas assez froid pour que le sol gèle en profondeur, ce qui permet aux plantes de rester vivantes. Les arbres sont dégarnis de leurs feuilles, mais certains troncs sont recouverts d’une mousse verte claire, ce qui ajoute aussi un peu de couleur à cette période plus terne. D’ailleurs, ici, si le manteau nuageux n’est pas trop haut, il est possible de s’évader des journées nuageuses. On n’a qu’à monter dans les montagnes, à passer par-dessus les nuages, et là le soleil est encore plus réjouissant. À plus de 2000 mètres, avec la neige recouvrant les sommets et la mer de nuage tout autour, c’est vraiment magnifique!

Toutefois, il n’y a pas seulement en hauteur qu’il y a des choses à découvrir. Dans la basse vallée du Grésivaudan, lors d’une récente balade de l’autre côté des montagnes du Vercors, j’ai découvert des gigantesques champs de noyer, d’où proviennent une partie des fameuses noix de Grenoble. Tout comme nos vergers de pommiers, ces nombreux arbres s’étendent sur plusieurs kilomètres, tous plantés à quelques mètres l’un des autres. Je n’ai pas eu la chance de les voir remplis toutefois, à ce temps-ci de l’année ces fruits enrobés d’une coque épaisse sont déjà tous tombés et ramassés. D’ailleurs ici, les français les nomment des « noix » tout simplement. Je me suis fait prendre une fois en demandant des noix de Grenoble, j’ai eu droit à un regard très surpris, il ne pousse pas beaucoup de noyer dans la ville…  En cherchant avec Sylvain, nous avons découvert que le nom « noix de Grenoble » a été la première appellation d’origine contrôlée (AOC) fruitière reconnue en France, et pourtant, je n’ai pas encore croisé de français qui était au courant de cette désignation. Il faut dire que les AOC sont plus populaires du côté des vins ou des mousseux, que je découvre de plus en plus d’ailleurs. J’ai célébré la nouvelle année pour la première fois en buvant du Champagne presque toute la soirée. Ici, en payant 20 euro, on peut se permettre d’acheter d’excellentes bouteilles de vin ou de mousseux françaises. Pour les vins, c’est toutefois plus intéressant quand on est capable de les déguster à leurs justes valeurs. Je commence à discerner un peu plus les odeurs et les saveurs, mais j’ai encore de la difficulté à différencier la signification des mots astringents et tanniques… Cet automne, j’ai eu la chance de visiter une cave à la vente des vins de Beaune, en Bourgogne, et d’y déguster 10 vins différents produits par l’entreprise Patriarche. À chaque année, le 3ième dimanche de novembre, les différentes caves de Beaune ouvrent leurs portes, moyennant un prix d’entrée, et aussi des bouteilles exclusives pour ce moment de l’année. Certaines bouteilles attendent 10 ans, 20 ans et même plus de 30 ans pour l’occasion… La visite commence par la descente dans la cave, on passe dans des couloirs étroits de murs de pierre, où certains doivent se pencher parfois pour ne pas se cogner la tête au plafond (pour mon cas, ça passe partout…), on croise plusieurs énormes bidons remplis de vins, des étalages remplis de centaines de bouteilles, jusqu’à arriver dans une première salle, où heureusement le plafond se fait plus haut. La pièce est éclairée par des chandelles, formant des grandes ombres qui oscillent sur les murs, on entend l’écho des murmures de discussions des différents groupes de personnes rassemblés ici et là, observant, humant et goutant, le premier vin blanc servi par un homme en costume cravate. La poursuite de la visite se fait de salle en salle, au travers des 5 kilomètres de labyrinthe de galeries souterraines, où dans chacune un vin différent est servi. Je peux vous dire que plus on avance dans les salles, plus l’ambiance se fait chaleureuse et plus le ton de voix augmente! Dans la dernière, les gens chantent des chansons traditionnelles sur le bon vin et la bonne compagnie, et les groupes différents se mélangent pour ne faire plus qu’une grosse masse principalement rassemblée autour du serveur, dont la cravate est étonnamment bien relâchée! Revenons un peu en avant, dans la 7ième salle, où je me suis rendue compte que le vin rouge que je buvais a été mis en bouteille quand j’avais à peine 3 ans! Sublime, je ne pensais jamais qu’un vin pouvait dégager autant d’arômes qui restent autant plus savoureux sinon plus en bouche, comme si l’on buvait un jus de fruit après lui avoir retiré tout le sucre pour n’en conserver que les saveurs. Incroyable! Mais mon étonnement était loin d’être terminé, puisque les 2 salles suivantes nous avons dégustés des vins de 1973 et 1959. Impossible de reprendre un deuxième verre, ces dernières étant vendues entre 200 et 1000 euro la bouteille, vous imaginez! Moi je ne cessais de penser à tous ces gens qui ont travaillé à la main à cette époque pour recueillir les raisins, les presser et les mettre en bouteille. Se doutent-ils aujourd’hui de la valeur de tout leur travail? Il faut toutefois voir ça comme un art, et dans ce métier l’artisan n’est pas nécessairement celui qui travaille physiquement, mais bien celui qui a su faire les bons mélanges de raisin, avec les bonnes vignes les mieux placés dans la colline, avec le bon ensoleillement, et bien sûr le bon embouteillage et entreposage… Je n’aurais jamais cru qu’il y avait autant de particularité dans la fabrication du vin, et je n’ai pas fini d’en apprendre. J’ai rencontré des français un peu fanatique de la dégustation, qui arrivent à déterminer, sans avoir regardé l’étiquette de la bouteille, de quelle région provient le vin, seulement en regardant sa limpidité, sa couleur, sa robe et ses jambes…

À part toutes ces découvertes fabuleuses, je poursuis mes démarches de recherche d’emploi et j’apprends à être de plus en plus patiente avec le côté administratif français, ce qui n’est pas toujours évident. Je travaille maintenant à temps partiel dans un centre de conditionnement physique pour donner des cours de Pilates. J’adore ça, mes groupes comptent entre 5 et 30 personnes, tous motivés à reprendre des muscles ou à continuer à travailler même si certains exercices sont difficiles ou exigeants. Ça me fait différent de la clientèle blessée où j’ai eu souvent l’impression de devoir les motiver et les encourager à continuer, à bouger et à forcer plus qu’ils ne sont habitués de le faire. Là, comme les gens viennent de leurs pleins grés, même si c’est dur, c’est normal, c’est ça qu’ils recherchent! J’ai d’ailleurs eu plusieurs bons commentaires sur mes cours, du genre : « Merci pour le cours, j’ai vraiment bien travaillé musculairement ». Je crois n’avoir jamais eu d’aussi beaux compliments en tant que physiothérapeute. À Grenoble, d’ailleurs, les gens sont particulièrement en forme. J’ai vu beaucoup de personnes aller courir dans la montagne, et quand je dis montagne, c’est pour monter sans arrêt une pente en zig zag de minimum 300 mètres à la course pour ensuite la redescendre encore plus vite! Des vrais masochistes pour les cuisses! Il faut dire aussi que dans la région, la majorité de la population fait du ski alpin, du ski de randonnée, du ski de fond, de la randonnée pédestre, du parapente, du kite (parapente en ski ou en planche à neige) ou pour les plus extrêmes du base jump (se lancer d’une falaise et profiter de la chute libre avant d’ouvrir son parachute). À Grenoble, avec toutes les immenses chaînes de montagne qui l’entoure, c’est l’endroit parfait pour tous ces sports. Pour ma part, je découvre de plus en plus le ski de randonnée et je profite bien du ski alpin (où je peux encore mieux employer le nom depuis que je ski dans les Alpes…). Je vous en écrirai peut-être plus long sur ce sujet dans un prochain message…

Au plaisir d’avoir de vos nouvelles!

Marie-Josée

 

Un bel exemple de méditation! décembre 9, 2011

Filed under: Pensées du jour — mariejolem @ 8:49

Voici ce que je nomme une belle méditation efficace!!! Je peux vous jurer que ce n’est pas toujours facile d’en arriver là… Faudrait que je m’y remette d’ailleurs…

Love it like il is

On devrait toujours avoir une petite boîte avec soi pour accueillir les imprévus…

 

Bienvenue en France! novembre 15, 2011

Filed under: Automne 2011,Séjour en France — mariejolem @ 1:35

Je suis dans la voiture en plein centre-ville de Grenoble et je commence à comprendre pourquoi les français se crient des blasphèmes ou s’impatientent facilement lorsqu’ils conduisent. Ça fait plus de 40 minutes que je tourne en rond pour me rendre à l’Office français de l’immigration et de l’intégration quand ça aurait dû m’en prendre 20. J’avais pourtant pris la peine de regarder sur une carte avant de partir et d’apprendre par cœur le trajet à suivre pour me rendre à destination, ça avait l’air si facile…

Tout se déroulait bien, jusqu’à ce que ma rue finisse en sens interdit et m’oblige à tourner à droite. Pas de panique, me dis-je, je n’aurai qu’à tourner à gauche à la prochaine, et à faire un petit tour de bloc plus loin pour me retrouver. Erreur, ici les rues ne sont pas parallèles comme au Québec, elles se croisent dans une diagonale ou une autre, avec des minuscules ruelles à sens unique et des ronds-points tellement énormes qu’il y a même des voies et des feux de circulation au centre.  Je tente donc de suivre le trajet qui me semble le plus logique, moi qui ait toujours eu un bon sens de l’orientation, je devrais être capable de me retrouver.  Pas de chance, il y a des constructions, la rue est bloquée. Je me laisse donc guider par les pancartes de détour, jusqu’à ce que je me rende compte qu’il n’y en a plus et que je ne sais plus du tout dans quelle direction je me dirige. Je recherche les noms des rues que je croise, sans succès, les affiches sont soit inexistante, soit tellement petites que je n’arrive pas à les lire. Je me fais dépasser par des motos à toute vitesse dans la voie de bicyclette à ma gauche (trouver l’erreur), et ensuite klaxonner parce que j’ai ralenti ne serait-ce qu’un peu pour tenter de lire le nom de la rue. Alors là, je peux vous dire que j’ai vraiment le goût de sacrer. Je prends une grande inspiration (me rappelant mes cours de méditation), je lève la tête vers les Alpes entourant Grenoble et reconnaît le massif de la Chartreuse devant moi avec à ma droite une des 3 grandes tours blanche (immeubles à logements construits dans les années 70, qui se démarquent considérablement de la vieille ville). Ça y est, je sais maintenant que je me dirige vers le nord. Je continu donc mon chemin jusqu’à l’Isère (rivière faisant un grand arc de cercle autour de la ville) et la longe  jusqu’à retrouver la route principale qui me mènera plus facilement à destination. Ouf, quelle galère (mot que j’ai adopté depuis mon arrivée, il se porte bien à plusieurs situations vécues ici!).

Arrivée à l’office de l’immigration, je questionne la dame de l’accueil sur les procédures à suivre pour avoir un rendez-vous médical (une des nombreuses étapes pour obtenir ma prolongation de Visa en France). Me répondant d’un air condescendant, elle me dit que ce n’est pas à moi de demander le rendez-vous, je dois remplir le formulaire, l’envoyer à la Préfecture, qui eux communiquerons directement avec elle, qui elle me rappellera pour me donner un rendez-vous. Pourquoi se donner autant de trouble, je suis là! En plus, la dame de la mairie, qui s’occupe d’envoyer mon dossier à la Préfecture, m’a dite à deux reprises de prendre rendez-vous directement par moi-même pour accélérer les démarches. Non, elles n’ont possiblement pas eu les mêmes formations pour les démarches à suivre. Je vais devoir retourner voir la dame de la mairie pour la troisième fois et lui expliquer que c’est bien à elle de faire les démarches pour moi. Et bien évidemment, je ne peux pas envoyer mon dossier moi-même à la Préfecture de Grenoble, puisque mon domicile se trouve à l’extérieur de la zone couverte par la ville elle-même…

Bienvenue en France! Il est vrai que je me sens parfois comme dans le film d’Astérix et Obélix lorsqu’ils se font promener dans l’immeuble administratif tel un labyrinthe sans fin, mais je dois avouer que depuis mon arrivée en France j’ai été très choyée. La majorité des gens sont très sympathiques, surtout en sachant que je suis québécoise, ils sont encore plus accueillants. J’ai même trouvé plusieurs employeurs prêts à m’embaucher, sans même avoir regardé mon curriculum vitae. Une fois les démarches administratives terminées, je ne risque pas de manquer d’emploi. J’ai plusieurs possibilités pour donner des cours de Pilates, j’ai aussi eu une offre pour faire de la cueillette de données pour faciliter la recherche sur la rougeole et également pour faire de l’enseignement aux masseurs-kinésithérapeutes à l’université de Grenoble. D’ici à ce que toutes ces belles expériences commencent, je me régale des fruits et légumes frais que je me procure dans différents marchés en plein air, de pain du jour encore chaud cuisiné dans la boulangerie du coin, et surtout je profite du paysage magnifique qui m’entoure. Mon copain et moi avons trouvé un superbe appartement situé au 4ième étage d’un immeuble construit à flanc de montagne, avec une terrasse de 35 mètres carrés (environ 4 par 8 mètres). Celle-ci donne sur une grande vallée entourée des 3 chaînes de montagnes environnantes, soit  Belledonne (dont les sommets à plus de 2000 mètres sont déjà blanchis par la neige), le massif du Vercors (plus connu puisque beaucoup de résistants s’y sont réfugiés durant la deuxième guerre mondiale) et le massif de la Chartreuse (avec  ses immenses falaises rocheuses laissant même voir à certains endroits les différentes couches de plaques tectoniques). C’est à cet endroit que je m’installe avec mon portable pour écrire, rien de moins pour s’inspirer quoi! Malgré la vue de la ville au fond de la vallée (où se situe la majorité des 150 000 habitants de Grenoble), et que je sois à 15 minutes de voiture du centre-ville,  j’ai parfois l’impression d’être en campagne. Un coq chante souvent dans une des cours de maison située tout près et à chaque heure, le clocher de la vieille église en pierre, à une centaine de mètres à l’ouest de notre demeure, sonne pour annoncer le temps qui passe. Celui-ci me semble d’ailleurs défiler  aussi vite d’un côté ou de l’autre de l’océan, même si mes changements et les trajets que j’emprunte sont différents des vôtres.

Au plaisir d’avoir de vos nouvelles! Je pense à vous très fort.

Marie-Jo

 

Une journée chez Shakespeare… avril 25, 2011

Filed under: Angleterre 2011 — mariejolem @ 2:30

Le jour suivant, je me suis fait plaisir en m’immergant cette fois dans la vie du grand écrivain, poète et dramaturge qu’est Shakespeare.

Je me suis promené dans Stratford-upon-Avon, sa ville natale, m’imaginant emprunter les mêmes chemins que lui, m’assoir au pied du même saule-pleureur en rêvassant à des histoires romantiques et poétiques, tout en admirant les nombreux cignes et canards se promenant sur la rivière Avon. 

Il est assez peu probable toutefois que la ville était similaire dans son temps, étant donné qu’il est né en 1564. Plus de 400 ans de popularités, vous vous imaginez!!! Il y avait encore d’ailleurs énormément de touristes partout, de boutiques touristiques, des maisons à visiter, etc. En fait, toutes les anciennes maisons ayant appartenues à la famille de Shakespeare (ses parents autant que lui et ses enfants) sont aménagées pour permettre la visite au curieux qui veulent en savoir plus sur son existence, en défrayant un certain montant de livre sterling pour chaque visite bien sûr. Ils ont même retrouvés des murs de pierre en creusant le sol, qui faisait partis des anciens murs de la maison de Shakespeare, avec également des objets de cuisine, des poteries, qui aurait pu être utilisés par le grand dramaturge lui-même. Ils continuent à creuser pour pouvoir mieux connaître ses intérêts, ses façons de vivre et de faire. Je ne crois pas que Shakespeares aurait pu imaginer qu’après tant d’année, on cherche encore à en savoir plus sur sa vie, jusqu’au fin fond de son intimité, et jusqu’à changer sa ville natale en ville aussi touristique. Impressionnant! Il faut dire que si on calcule le nombre de toutes ses réalisations, qui sont toutes écrites d’une façon incroyablement poétique, c’est aussi très impressionnant.
 
Mon voyage s’est terminé la tête remplie des histoires du passé, appréciant maintenant les anglais malgré leurs invasions en Amérique, me rendant compte qu’au Québec, malgré notre langue française, nous avons gardé beaucoup de façon d’être et de faire de ceux-ci. Et tout en lisant la pièce de théâtre « A Midsummer Night’s Dream » de Shakespeare (en anglais pour être certaine de bien apprécier toutes les rimes), mes 6 heures de train pour retourner à Grenoble sont passés incroyablement vite.
 
Voilà un « petit » résumé de mon séjour de une semaine en Angleterre… Vous pouvez vous compter chanceux que je ne vous ai pas écrit encore sur la France, vu mon séjour de 4 mois déjà… 
 
Au plaisir de se revoir bientôt et d’avoir de vos nouvelles!!! 
  
À très bientôt!
Marie-Jo
xx